Manuel Valls déçoit les syndicats policiers en Guadeloupe
Manuel Valls a déçu les syndicats policiers de Guadeloupe et reçu un accueil mitigé des autorités locales en n'annonçant aucune mesure nouvelle pour renforcer la sécurité sur l'île, où 31 meurtres ont été recensés depuis le début de l'année.
Au deuxième jour de sa visite aux Antilles, le ministre de l'Intérieur a appelé les forces de l'ordre à renouveler leurs méthodes d'intervention et leur organisation.
"Quand la Martinique, la Guadeloupe ou Saint-Martin ont peur, quand la jeunesse se tue, quand la violence gagne du terrain, quand la drogue et les armes imposent leur ordre, c'est toute la France qui va mal", a-t-il déclaré jeudi lors d'une visite commissariat central de Pointe-à-Pitre-Les Abymes.
Il a rappelé que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, venu en juin dernier sur l'île de 400.000 habitants, s'était engagé à ajouter au dispositif actuel 27 policiers, qui "seront tous présents sur le terrain" d'ici fin 2013.
La Zone de sécurité prioritaire (ZSP), créée en novembre 2012 sur Pointe-à-Pitre/Abymes, où sont concentrés "60 % des vols avec violence et 40% des vols à main armée commis sur l'ensemble de la Guadeloupe", sera agrandie, a-t-il ajouté.
Mais pas d'importants moyens nouveaux à l'horizon, sans les exclure une fois qu'un bilan complet de la ZSP aura été fait.
"Le principe des ZSP n'est pas de tout attendre d'en haut, mais de prendre son destin en main. C'est sur le levier des organisations et des méthodes d'intervention que nous devons agir", a expliqué Manuel Valls.
"La question n'est pas tant celle de la quantité des effectifs, que de la qualité de leur emploi. Des marges de progression existent, il faut les exploiter", a-t-il dit.
"ÉNORME DÉCEPTION"
Au même moment, quelques policiers, en uniforme et rangés, ont soupiré et secoué la tête ostensiblement.
Christian Klock, le secrétaire départemental du syndicat Unsa-Police, a transmis au ministre le recueil des 10.000 signatures d'une pétition contre la violence et l'insécurité.
"Notre déception est à la hauteur de nos attentes: énorme. Il n'y a aucune mesure. On nous demande d'optimiser avec l'existant, de mutualiser. Alors que, ce soir, La Guadeloupe aurait dû être déclarée grande cause nationale!", a-t-il dit.
Le maire de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou (Parti progressiste démocratique guadeloupéen, gauche) s'est réjoui que "le ministre soit venu".
"C'est à nous de nous interroger sur ce que nous avons fait de notre société", a-t-il estimé. "Mais si dans un an, il n'y a pas de nouvelle augmentation des effectifs, nous serons tout de même en droit de dire au gouvernement qu'il n'est pas fidèle à ses promesses."
Le Comité du tourisme des îles de Guadeloupe tente quant à lui de préserver l'image de l'île.
"Il convient de rappeler que les îles de Guadeloupe sont une destination sûre, dans laquelle on ne déplore aucune criminalité envers les touristes", dit-il dans un communiqué. "La criminalité se restreint à certains quartiers bien
source capital.fr
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